Les partenaires de l’ONU se réunissent à Nairobi pour se pencher sur le sort des réfugiés et des personnes déplacées dans la région des Grands Lacs

Participants à la réunion sur les déplacements de population tenue au niveau des décideurs. Nairobi (Kenya), 22 janvier 2018 (Photo ONU/Penangnini Toure)

24 jan 2018

Les partenaires de l’ONU se réunissent à Nairobi pour se pencher sur le sort des réfugiés et des personnes déplacées dans la région des Grands Lacs

Nairobi, le 22 janvier 2018 – Le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs et des représentants d’organismes des Nations Unies, notamment le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ainsi que des partenaires régionaux, en l’occurrence la Banque mondiale et l’Union européenne, se sont réunis à Nairobi (Kenya) le 22 janvier 2018 pour examiner le sort des réfugiés et des déplacés dans la région des Grands Lacs. Les débats ont essentiellement porté sur les moyens de faire fond sur le mandat de l’Envoyé spécial concernant les questions liées aux déplacements en mobilisant l’action politique dans la région. Les participants se sont également penchés sur l’opportunité d’organiser une réunion conjointe ONU CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) rassemblant les parties prenantes afin de mieux faire connaître la situation actuelle des personnes déplacées et de recommander des mesures destinées à remédier aux causes profondes des déplacements.

La situation des déplacés dans la région des Grands Lacs est très précaire. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, quelque 11 millions de personnes sont actuellement déracinées dans la région, chiffre qui devrait augmenter en 2018. On compte 6,6 millions de personnes déplacées à travers la République démocratique du Congo (RDC), le Soudan du Sud, la République centrafricaine et le Burundi. D’après l’Observatoire des situations de déplacement interne, la RDC était le pays le plus touché par les déplacements dus à un conflit en 2017 dans le monde, 5 500 personnes en moyenne fuyant leur foyer chaque jour.

Plusieurs pays voisins de la RDC ont également connu une augmentation sensible des déplacements résultant de l’insécurité et des conflits. Au Soudan du Sud, plus de 4 millions de personnes sont actuellement déracinées, dont plus de 2 millions de déplacés internes et près de 2 millions de réfugiés et de demandeurs d’asile dans les pays voisins, y compris en Ouganda, qui est devenu le plus grand pays d’accueil de réfugiés en Afrique, comptant 1,4 million de réfugiés.

Face à cette situation, les dirigeants de la région qui se sont réunis à Brazzaville (République du Congo) à l’occasion de la huitième Réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi ont exhorté les acteurs nationaux, régionaux et internationaux à continuer de répondre aux besoins humanitaires urgents et de proposer des solutions durables au sort des personnes déplacées, des réfugiés et des demandeurs d’asile. Par ailleurs, les chefs d’État et de gouvernement ont encouragé l’Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, à tenir des consultations avec les parties prenantes concernées afin de promouvoir des solutions durables aux déplacements dans la région.

Au niveau international, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence a, lors d’une réunion d’information organisée à l’intention des États Membres le 16 novembre 2017 à New York, préconisé que des solutions soient adoptées de toute urgence pour faire face aux causes profondes de l’aggravation de la crise en RDC et demandé à tous ceux qui avaient les moyens, le devoir et l’influence nécessaires de veiller à ce qu’il soit remédié d’urgence aux causes de la crise.

Pour tenter d’améliorer le sort des réfugiés et des personnes déplacées, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs propose d’accueillir une réunion des parties prenantes à Nairobi au cours du premier semestre de 2018. Cette réunion aura pour objectifs de donner plus de visibilité à cette « crise oubliée » et de recommander aux gouvernements de la région, aux acteurs internationaux et aux partenaires des activités communes visant à s’attaquer aux causes profondes des déplacements de population et à trouver des solutions durables.