Du 16 au 17 octobre, la République de Namibie, en collaboration avec l'Union africaine (UA) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a organisé la commémoration du 25e anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies. L'événement s'est tenu à Windhoek, en Namibie, sous le thème « 25 ans de la Résolution 1325, honorer l'héritage, faire progresser le programme pour les femmes, la paix et la sécurité ».  En hommage au rôle pionnier joué par la Namibie dans la promotion de cette résolution, cet événement de deux jours a été présidé par Madame Netumbo Nandi-Ndaitwah, présidente de la Namibie et a réuni des femmes leaders africaines, notamment les anciennes chefs d'État Ellen Johnson Sirleaf (Libéria), Sahle-Work Zewde (Éthiopie) et Catherine Samba-Panza (République centrafricaine).

Dans son allocution, la présidente Netumbo a souligné l'importance d'aller au-delà des résolutions et des politiques en alignant la volonté politique sur des ressources dédiées et des actions concrètes afin de faire progresser le programme « Femmes, paix et sécurité ».

Au cours d'une table ronde animée par Madame Liberata Mulamula, Envoyée spéciale du président de la Commission de l'UA pour le programme Femmes, paix et sécurité, les participants ont partagé leurs réflexions sur leur parcours personnel, en revenant sur les progrès accomplis depuis l'adoption de la résolution 1325. Elles ont également souligné les défis actuels et le travail restant à accomplir pour garantir la pleine inclusion des femmes dans les efforts de paix.

Cet événement de haut niveau a abouti au lancement d’un appel fort pour les 25 prochaines années, baptisé « Déclaration Windhoek +25 ».  L’objectif visé est de transformer le programme Femmes, paix et sécurité en actions concrètes, notamment en promouvant le partenariat intergénérationnel, en renforçant le leadership des femmes dans les sphères politiques et de consolidation de la paix, et en renforçant la capacité de l'Afrique à relever les nouveaux défis qui se posent dans ce domaine.

Au cours de la commémoration, un livre électronique intitulé « She Stands for Peace : 25 stories in celebration of 25 years of UNSCR 1325 » a été lancé par l'UA et le Bureau des Nations unies auprès de l'UA (UNOAU) afin de présenter des histoires marquantes de femmes artisanes de la paix à travers le continent africain.

Les femmes leaders de la région des Grands Lacs appellent à agir en faveur de la paix et de la sécurité

En marge de la commémoration de haut niveau du 25e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies à Windhoek, le Bureau de l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, en collaboration avec plusieurs partenaires, a fourni un soutien technique et financier au Bureau de l'Envoyée spéciale pour les femmes, la paix et la sécurité de la Commission de l'Union africaineafin d'organiser une session d'échange d'informations le 18 octobre. Cet événement a réuni des femmes leaders de la société civile et des gouvernements de la région des Grands Lacs, ainsi que des participants du Sahel et de la Corne de l'Afrique.

S'appuyant sur les recommandations des forums régionaux de femmes à Bujumbura (août 2024) et Luanda (octobre 2024), cet événement a permis aux participants de s'entretenir directement avec les anciennes présidentes Catherine Panza de la Centrafrique et Sahle Work Zewde de l’Ethiopie, qui ont tour à tour exposé leur vision en leur qualité de membres du Panel des facilitateurs du processus de paix régional.

Dans son allocution, Huang Xia, Envoyé spécial des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, a souligné la contribution essentielle des femmes aux efforts de paix au niveau local et a insisté sur l'importance de s'appuyer sur ces efforts pour parvenir à des accords de paix durables dans toute la région.

Les participants ont échangé leurs expériences en matière de médiation tout en bénéficiant d’apprentissage et de connaissances entre pairs. Ils ont également souligné l'importance d'une participation significative des femmes, et recommandé une représentation d'au moins 30 % dans tous les processus de paix, tout en proposant la création d'un fonds spécial par l'intermédiaire de l'UA afin de faire progresser le programme Femmes, paix et sécurité au-delà de son 25e anniversaire.

 Ils ont en outre appelé à une aide humanitaire urgente pour les communautés affectées par les conflits, en particulier les personnes déplacées et les réfugiés. Les discussions ont également mis en évidence la nécessité urgente de lutter contre les violences sexuelles et sexistes liées aux conflits, de renforcer les partenariats avec les organisations locales de femmes et de consolider les initiatives transfrontalières des femmes axées sur la lutte contre les discours de haine, ainsi que le rétablissement de la confiance et le soutien à la reprise des moyens de subsistance.