La région des Grands Lacs a été le témoin de violations massives des droits des femmes dans le contexte des guerres civiles et des affrontements entre États, de l’intervention étrangère dans la politique congolaise, et de malversations grossières au niveau de l’État. Ces réalités, liées à la convoitise que suscitent les ressources naturelles de la RDC dans une économie mondialisée, ont créé un climat de tensions perpétuelles qui empêche ou entrave sérieusement le développement économique et social ainsi que l’évolution politique de la région.
Beaucoup de femmes craignent de dénoncer les crimes sexuels dont elles sont victimes par peur d’être stigmatisées et rejetées par leurs communautés, et aussi en raison des défaillances de la justice. Malgré l’existence de lois nationales et internationales criminalisant les violences sexuelles, leur prévalence reste extrêmement élevée dans le nord-est de la RDC. De même, en dépit de l’abondance des ressources naturelles, la RDC enregistre quelques-unes des pires statistiques mondiales en termes d’espérance de vie, d’éducation et de niveau de vie; et les principaux indicateurs en matière de santé, tels que la mortalité maternelle et infantile, sont tout aussi désastreux.
(Comité international de secours, 2011)
En février 2013, les gouvernements des pays de la région des Grands Lacs et la communauté internationale se sont collectivement engagés à mettre fin une fois pour toutes au conflit sévissant dans la région. Négocié par l’ONU et l’Union africaine, l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, signé à Addis-Abeba en février 2013, a lié 13 nations de la région par un pacte global visant à mettre un terme aux cycles of violence en remédiant à ses causes profondes et en restaurant la confiance entre la RDC et ses voisins. Les 13 pays signataires étaient l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Rwanda, le Soudan, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie.
S’engager davantage aux côtés des femmes
Pour veiller à ce que les femmes soient pleinement impliquées dans le processus de paix et pour souligner l’importance d’une démarche active et visible visant à intégrer la dimension sexospécifique dans l’Accord-cadre, y compris pour assurer complètement la prise en compte des droits des femmes et leur protection dans le cadre du processus de paix, la Plateforme des femmes pour la paix, la sécurité et la coopération a été lancée en janvier 2014 par le Bureau de l’Envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs. La Plateforme s’appuie sur l’impulsion donnée par les groupes de femmes et les mouvements féministes qui réclament la justice, la paix et la sécurité pour tous les citoyens de la région des Grands Lacs. Elle a pour vocation de permettre aux organisations de femmes de contribuer activement à la mise en œuvre de l’Accord-cadre en les aidant à renforcer leur action collective, notamment en offrant des subventions pour des projets pertinents et en permettant aux femmes de jouer un rôle actif et soutenu dans le processus de paix global.
Rapports
- 12e réunion du Conseil consultatif Femmes, Paix et Sécurité pour les Grands Lacs
- Rapport final - Journées portes ouvertes 2017 (FR)
Autres Documents
- Appel à l’inclusion des femmes dans les processus de paix : ONU-Femmes lance une étude mondiale sur la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU en Afrique orientale et australe
- Déclaration de la Plate-forme des Femmes pour l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la région des Grands-Lacs
- Rapport de suivi des bénéficiaires de la Plate-forme des femmes
- Fiche d'information OSESG sur les Forces Vives Femmes
Procès-verbaux des réunions du Conseil consultatif sur la Plate-forme des femmes
- Notes de la 3è rencontre, 18 juin 2015
- Première rencontre du Conseil consultatif – Addis Abeba, 29 janvier 2015
- Notes de la seconde rencontre du Conseil consultatif - Nairobi, 13 novembre 2014
- Notes de la 1ère rencontre du Conseil consultatif – Nairobi, 7 août 2014
Le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs et ONU-Femmes définissent une stratégie pour augmenter la participation des femmes aux élections et aux transitions politiques dans la région des Grands Lacs
De gauche à droite : Jebbeh Forster, Conseillère pour la paix et la sécurité; Josephine Odera, Conseillère régionale pour la gouvernance et le leadership; Christine Musisi, Directrice régionale; Aniefiok Johnson, Chef du personnel (Bureau de l’Envoyé spécial; Miranda Tabifor, Conseillère pour les questions de genre (Bureau de l’Envoyé spécial); Eric Mbok, Conseiller pour la paix et le développement (Photo : Penangnini Touré, Bureau de l’Envoyé spécial/ONU)
1er juillet 2015 – ONU-Femmes est le point focal du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) pour le Burundi. Compte tenu de la situation politique prévalant dans le pays, ONU-Femmes a demandé à rencontrer des représentants du Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs afin de se faire une meilleure idée de l’évolution de la situation politique sur le terrain et de demander conseil quant au rôle qu’ONU-Femmes et l’Équipe de pays des Nations Unies tout entière pourraient jouer pour s’attaquer sérieusement à la situation au Burundi.
Principales conclusions de l’Assemblée des bénéficiaires de la Plateforme des femmes (Goma, 13-15 mai 2015)
Du 13 au 15 mai 2015, le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs a organisé la réunion susvisée à Goma (RDC) en collaboration avec les principaux partenaires de la mise en œuvre de la Plateforme des femmes, à savoir : le Fonds mondial pour les femmes (GFW); le Fonds pour les Femmes Congolaises (FFC); Femme Africa Solidarité (FAS); et le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée des questions de violences sexuelles commises en période de conflit; avec le concours de la MONUSCO.
La Plateforme des femmes de l’accord de paix d’Addis-Abeba se réunit à Goma pour délibérer des défis auxquels la région des Grands Lacs se trouve confrontée
Goma, 15 mai 2015 – La Plateforme des femmes de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs s’est déroulée à Goma, au Nord Kivu, du 13 au 15 mai 2015.
Ont participé à la réunion 60 femmes occupant des postes de direction et représentant 35 organisations bénéficiant de subventions du Fonds d’affectation spéciale établi par le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, grâce aux contributions des Gouvernements néerlandais et irlandais.
Une étude des causes profondes des violences dans la région indique comment le Fonds mondial a aidé les groupes de femmes à promouvoir le leadership des femmes, la paix, la justice et le respect des droits humains. En cinq ans, le Fonds a apporté son soutien à 70 groupes de femmes pour un total de plus de 880 000 dollars de subventions alloués à la mise en œuvre de stratégies novatrices faisant appel à la participation des communautés. Le rapport présente 10 études de cas assorties de recommandations à l’intention des donateurs. Il a été établi par Mme Muadi Mukenge, Directrice du programme pour l’Afrique sub-saharienne, Mme Caitlin Stanton, Spécialiste du développement (hors classe) et Mme Aimée Mwadi Kady, Conseillère (MGF) et Directrice nationale de l’organisation SWAA-Congo. Le rapport est disponible en anglais et en français.
Au cours des trois prochaines années, la Plateforme des femmes de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération s’efforcera, sous la direction de l’ex-Présidente de la République d’Irlande, Mme Mary Robinson, et de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, de veiller à ce que les femmes, en République démocratique du Congo et dans la région, participent à la mise en œuvre de l’Accord-cadre de 2013 pour la paix, la sécurité et la coopération. L’Accord-cadre est un accord de paix inédit visant à apporter une paix durable en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs après 17 ans de guerre.