Nairobi, le 20 juillet 2016 – Les Ministres de la défense des pays de la région des Grands Lacs se sont réunis à Nairobi le 20 juillet 2016 pour faire le point sur la neutralisation des forces négatives dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et la région ainsi que pour préciser la stratégie commune de lutte contre les activités de commerce illicite dans la région.

Au cours des dernières années, les Gouvernements de la région des Grands Lacs et la communauté internationale ont appuyé la RDC dans son combat contre les forces négatives actives sur son territoire. La neutralisation des groupes armés dans l’est de la RDC reste un facteur essentiel à la stabilisation de la RDC et de la région. Ainsi, dans sa résolution 2277 (2016), le Conseil de sécurité de l’ONU a engagé le Gouvernement de la RDC, avec l’appui de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, à pousser les acteurs régionaux à trouver une solution durable au rapatriement des membres désarmés des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des personnes à leur charge.

La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs a organisé plusieurs sommets extraordinaires, dont un sommet spécial conjointement avec la Communauté de développement de l’Afrique australe consacré à la question des forces négatives. Dans la déclaration finale issue du dernier sommet de la Conférence, qui s’est tenu à Luanda le 14 juin 2016, les chefs d’État et de gouvernement ont recommandé de renforcer l’appui aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et à la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) afin de poursuivre la collaboration visant à neutraliser toutes les forces négatives. Par ailleurs, ils ont exhorté l’ONU et les autres parties intéressées à accélérer le rapatriement vers le Rwanda des ex‑combattants désarmés des FDLR installés dans les camps de cantonnement ou leur réinstallation dans un pays tiers en dehors de la région.

Malgré ces efforts, la région reste largement en proie aux forces négatives telles que les FDLR, les Forces démocratiques alliées et d’autres vestiges de groupes tout aussi menaçants pour la paix et la stabilité de la région. Ces forces, qui continuent de commettre des actes de violence et des violations des droits de l’homme, sont également mêlées à l’exploitation illégale des ressources naturelles comme moyen de subsistance. De plus, elles contribuent à alimenter un climat de tension et de méfiance entre les pays de la région.

« Alors que nous entamons des discussions sur les interventions à mener afin de neutraliser les forces armées opérant dans l’est de la RDC, il importe de rappeler les conséquences que ces forces négatives font peser sur la vie quotidienne des populations vulnérables dans la région », a déclaré l’Envoyé spécial Saïd Djinnit dans ses observations liminaires. « Nous devons nous assurer que la protection des civils contre toute forme de violence demeure une priorité dans toutes nos interventions de neutralisation des groupes armés », a-t-il conclu.

La réunion a rassemblé les Ministres de la défense de la RDC, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda et les représentants de pays fournisseurs de contingents pour la brigade d’intervention de la MONUSCO, à savoir l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Malawi, ainsi que l’Angola, en sa qualité de Président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, le Mozambique, en tant que Président de l’Organe chargé de la paix et de la sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique australe et les Garants de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, à savoir l’ONU, l’Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la Communauté de développement de l’Afrique australe.

Les participants ont adopté un document final contenant des recommandations pour la voie à suivre qui sera présenté aux Ministres de la défense des pays de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et de la Communauté de développement de l’Afrique australe afin de préparer leur prochain sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la région.