Les groupes armés illégaux sont une « menace persistante » pour la région des grands lacs – envoyé spécial du secrétaire général
Le 12 avril 2017 – L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, M. Saïd Djinnit, a exhorté aujourd’hui les pays de la région et le Conseil de sécurité de l’ONU à intensifier la lutte contre les groupes armés illégaux en République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays voisins, d’autant plus à l’heure où des membres de l’ex-Mouvement du 23 mars refont surface.
« Les activités que continuent de mener les groupes armés illégaux demeurent l’une des principales menaces à la stabilité de la RDC et de la région et à la sécurité des populations », a déclaré cet après-midi au Conseil de sécurité M. Djinnit.
L’Envoyé spécial a affirmé qu’il fallait redoubler d’efforts pour neutraliser ces groupes armés, y compris les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les Forces démocratiques alliées (ADF), en faisant fond sur les progrès accomplis jusqu’ici par les Forces armées de la RDC (FARDC) avec l’appui de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).
« À cet égard, il importe de continuer de renforcer la coopération entre ces deux forces. Il importe également, ainsi qu’il est souligné dans la résolution 2348 (2017) du Conseil de sécurité, que la brigade d’intervention, avec l’appui de l’ensemble de la MONUSCO, intensifie ses offensives à l’encontre de ces groupes armés », a-t-il ajouté.
M. Djinnit a ensuite salué le lancement, le 18 février par le Kenya, l’Ouganda, la RDC et la Tanzanie, du Mécanisme conjoint de surveillance pour faire face à la menace grandissante que représentent les ADF. « J’appelle tous les pays participants à contribuer activement à ce mécanisme et à fournir toutes les ressources nécessaires à son fonctionnement, afin qu’il remplisse efficacement sa mission », a-t-il déclaré.
D’une manière générale, l’Envoyé spécial a engagé les pays de la région des Grands Lacs à « poursuivre leur action en prenant des mesures pour lutter contre le problème que constituent les groupes armés illégaux ».
En ce qui concerne la situation politique en RDC, M. Djinnit a prié les acteurs politiques du pays à appliquer rigoureusement l’Accord du 31 décembre, afin de remplir les conditions nécessaires à la tenue d’élections transparentes et inclusives.
« Je les invite instamment à ne pas prendre de mesures qui pourraient conduire à la violence », a-t-il dit, rappelant que l’ONU était disposée à aider les partis politiques de la RDC à appliquer cet Accord.
Faisant état de certains progrès sur le front de la mise en œuvre de l’Accord‑cadre pour la paix, la sécurité et la coopération dans la région, l’Envoyé spécial a affirmé avoir également constaté des avancées prometteuses vers un renforcement de la coopération économique. « J’engage les pays signataires à continuer de s’investir dans des projets de développement communs qui contribuent à l’objectif d’intégration et de stabilité de la région », a-t-il conseillé.
L’Accord‑cadre, signé par l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République du Congo, la RDC, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Tanzanie, prévoit les engagements pris aux niveaux national, régional et international dans le but d’instaurer la paix et la stabilité dans l’est de la RDC et la région.
Source : Centre d’actualités de l’ONU