CINQ ANS PLUS TARD, DES PROGRÈS ONT ÉTÉ ACCOMPLIS DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD CADRE POUR LA PAIX, LA SÉCURITÉ ET LA COOPÉRATION POUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ET LA RÉGION, MAIS DES DIFFICULTÉS SUBSISTENT

Moussa Faki Mahamat, Président de l’Union africaine (à gauche), et Saïd Djinnit, Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs

28 fév 2018

CINQ ANS PLUS TARD, DES PROGRÈS ONT ÉTÉ ACCOMPLIS DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD CADRE POUR LA PAIX, LA SÉCURITÉ ET LA COOPÉRATION POUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ET LA RÉGION, MAIS DES DIFFICULTÉS SUBSISTENT

Addis‑Abeba (Éthiopie), le 27 février 2018 – À l’occasion du cinquième anniversaire de la signature de l’Accord‑cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région (l’« Accord‑cadre »), des parties prenantes régionales se sont rencontrées à Addis‑Abeba lors d’un atelier organisé les 26 et 27 février afin de faire le point sur la mise en œuvre de l’Accord‑cadre et de faire des recommandations aux fins de la poursuite de son application effective, comme suite à la résolution 2389 (2017) du Conseil de sécurité de l’ONU.

Dans cette résolution, adoptée en décembre 2017, le Conseil de sécurité a invité « le Secrétaire général, en collaboration avec l’Union africaine, à dialoguer à haut niveau avec les États signataires et les institutions garantes de l’Accord‑cadre [...], ainsi qu’avec les principaux partenaires régionaux et internationaux, afin d’évaluer les progrès réalisés, les difficultés rencontrées et les lacunes subsistant dans la mise en œuvre de l’Accord‑cadre et de lui faire part dans son prochain rapport, qui marquera le cinquième anniversaire de la signature de l’Accord‑cadre, de ce qu’il envisage pour l’avenir et de ses recommandations concrètes à cet égard ».

L’atelier a réuni des représentants des pays signataires et les Garants de l’Accord‑cadre, à savoir l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ainsi que des experts et des représentants d’organisations de la société civile. Parmi les représentants de haut niveau figuraient Moussa Faki Mahamat, Président de l’Union africaine ; Saïd Djinnit, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs ; Basile Ikouebe, Envoyé spécial de l’Union africaine pour la région des Grands Lacs ; Jean‑Claude Gakosso, Ministre des Affaires étrangères de la République du Congo, représentant le Président Denis Sassou‑Nguesso ; et Wilbert Ibuge, représentant la SADC. Étaient également présents des représentants d’États partenaires de l’Accord‑cadre, y compris la Belgique, les États‑Unis, la France et le Royaume‑Uni, et de l’Union européenne.

Les participants ont estimé que des progrès importants avaient été accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord‑cadre. Parmi les avancées, l’on peut citer la défaite de l’ex‑Mouvement du 23 mars et l’affaiblissement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Forces démocratiques alliées (ADF) ; le renforcement de la confiance entre les États grâce à certains mécanismes d’échange d’informations tels que le Centre conjoint de centralisation du renseignement, le Mécanisme conjoint de vérification élargi et le Mécanisme conjoint de suivi sur les ADF, ainsi que d’autres dispositifs bilatéraux de coopération en matière de sécurité ; d’importantes mesures prises dans les domaines de la coopération et de l’intégration économiques, qui ont débouché sur la tenue, les 24 et 25 février 2016 à Kinshasa (RDC), de la Conférence sur l’investissement du secteur privé ; et enfin, une plus grande prise en mains de l’Accord‑cadre par les pays signataires, comme en témoigne le fait que les septième et huitième Réunions de haut niveau du Mécanisme régional de suivi aient été organisées à Luanda (Angola) et Brazzaville (République du Congo) le 26 octobre 2016 et le 19 octobre 2017 respectivement. L’Ouganda devrait accueillir le prochain sommet à Kampala à la fin de l’année.

Malgré ces avancées notables, des difficultés subsistent tandis que d’autres surgissent, notamment les conflits qui continuent de secouer le Soudan du Sud et la République centrafricaine ainsi que l’apparition de crises politiques et électorales en RDC et au Burundi, entraînant des effets désastreux pour les populations. Il convient de noter que plus de 11 millions de personnes sont actuellement en situation de déplacement dans la région, dont près de 5 millions de réfugiés et 7 millions de déplacés.

Les participants ont déploré la diminution du financement et l’absence de solutions durables pour faire face à ces crises. « Il faut à l’évidence faire preuve de beaucoup plus de détermination et redoubler d’efforts pour que les engagements pris au titre de l’Accord‑cadre et d’autres grands instruments régionaux, comme le Pacte de la CIRGL, soient pleinement mis en œuvre et qu’ils tiennent leurs promesses, à savoir instaurer une paix et une stabilité durables dans l’intérêt des peuples de la région. À cet égard, régler d’urgence les crises au Burundi et en RDC et les conflits au Soudan du Sud et en République centrafricaine est essentiel pour créer les conditions nécessaires à la poursuite des activités destinées à pleinement mettre en œuvre l’Accord‑cadre », a affirmé l’Envoyé spécial Saïd Djinnit dans ses observations préliminaires.