Media Monitoring - OSESG-GL, 3 September 2014

22 avr 2015

Media Monitoring - OSESG-GL, 3 September 2014

Burundi: l’opposant Léonce Ngendakumana assume ses declarations

Source : RFI

2 septembre 2014 - Au Burundi, Léonce Ngendakumana, président de l’Alliance démocratique pour le changement, ADC-Ikibiri - une coalition qui regroupe neuf partis d’opposition au Burundi - risque cinq ans de prison ferme. Il a comparu, ce mardi 2 septembre, devant le tribunal de grande instance de Bujumbura pour «imputations dommageables, dénonciations calomnieuses et aversion ethnique». Il lui est reproché d’avoir adressé une lettre au secrétaire général de l’ONU, en février, dans laquelle il tirait la sonnette d’alarme sur les risques de voir le Burundi retomber dans les violences politiques et même le génocide. Léonce Ngendakumana a profité de la tribune qui lui était offerte pour dénoncer ce qu’il a qualifié de «procès politique» mais aussi pour assumer le contenu de la lettre envoyée à Ban Ki-moon.

Le président de l’ADC-Ikibiri n’a voulu rien céder. Léonce Ngendakumana, en vieux routier de la politique, a tenté de démonter l’accusation point par point. Et parfois les échanges avec le ministère public ont été surréalistes. Sur l’accusation d’aversion raciale ou ethnique par exemple, Léonce Ngendakumana a contre-attaqué en demandant au ministère public de dire « envers quelle communauté, hutue ou tutsie, j’ai exprimé du mépris ou du dégoût dans la lettre adressée au secrétaire général de l’ONU ». Réponse du jeune substitut du procureur, Éric Ndikumana : « On ne parle pas d’ethnies ici. Il connaît ceux qui ont porté plainte contre lui ». Une réplique accueillie par des rires dans la salle.

Quant aux autres accusations, elles sont tout aussi absurdes, selon l’avocat de la défense, maître François Nyamoya. « C’est un procès de l’absurde. L’infraction d’imputations dommageables, mais tout le monde est d’accord que ça ne touche qu’une personne physique. Dénonciations calomnieuses, on ne passe pas par le secrétaire général des Nations unies, on sait par quelles autorités judiciaires on passe. C’est un procès politique », a-t-